Architectes de l'immobilier de luxe

Bruno Erpicum, Charly Wittock, Olivier Dwek, Olivier Lempereur et Vincent Van Duysen se concentrent sur des projets architecturaux de plusieurs millions d'euros. Ils consacrent la majeure partie de leur temps à la réalisation de projets de luxe. Grâce au nom d'un architecte connu, la valeur de l'immobilier de luxe augmente. Prenons l'exemple de Marc Corbiau : son style et sa signature contribuent à une augmentation de 20 à 30 % du prix de vente. Plusieurs maisons conçues par Corbiau font partie intégrante du paysage belge.

Les clients jugent souvent les biens immobiliers en se basant uniquement sur les noms d'architectes connus. Les biens immobiliers conçus par ces derniers possèdent une valeur qui reste constante ou qui augmente. Avec des concepteurs comme Jacques Dupuis ou Victor Horta, par exemple, les maisons anciennes conservent une valeur immobilière très élevée.

La notoriété de l'architecte influe sur la valeur marchande des maisons. Une propriété de cinq millions d'euros demande finalement à un architecte de renom à peu près la même quantité de travail que la conception d'une maison de 500 000 euros.

Dans les deux cas, la durée et la qualité du travail de conception sont similaires, par exemple en ce qui concerne l'espace, la lumière ou la communication avec le client. Pour les maisons très luxueuses, seuls les détails de la conception et l'utilisation de matériaux spécifiques sont différents. C'est pourquoi l'architecte concerné demandera un budget plus important.

Bruno Erpicum affirme qu'un prix plus élevé ne signifie pas nécessairement une meilleure architecture, mais plutôt que le client a des exigences plus élevées. Certaines maisons qu'il a conçues ont coûté un, deux ou trois millions d'euros et l'ont rendu très fier. Charly Wittock est le fondateur du cabinet d'architecture AWAA. Selon lui, les Américains veulent surtout des biens immobiliers de qualité. Ils exigent une réponse rapide et refusent toute erreur, compte tenu de la valeur accrue de l'immobilier de luxe. Ces clients s'offrent une maison à l'architecture originale, conçue par un cabinet réputé. Les clients de Willock souhaitent des projets respectueux de l'environnement et s'adressent donc à son bureau d'architecture.

Sur le terrain, Marc Corbiau reste le maître incontesté. Il explique que deux tiers des maisons qu'il a conçues changent de mains. Les nouveaux propriétaires veulent avoir son avis sur les modifications à venir. Il se sent respecté lorsqu'on lui pose la question, mais essaie tout de même de tempérer leurs envies de tout changer. Il note que la réussite d'un projet dépend d'une combinaison de facteurs tels que l'environnement, la vue, l'emplacement et les souhaits des propriétaires.

Comme beaucoup de ses collègues, Bruno Erpicum a établi sa réputation au niveau international. Il explique que pour une maison idéale, il faut éliminer les éléments désuets et toutes les formes de décoration. Par exemple, il faut revoir complètement le plafond. Le calcul des proportions doit également être très précis, même si la tâche est complexe dans les maisons volumineuses. Le concepteur doit être un expert en lecture d'échelle et doit comprendre l'espace, la lumière, la perspective et les matériaux. Il ne doit pas commettre d'erreur à ce niveau, sous peine de perturber l'ensemble du travail.

N'ayant pas à tenir compte d'un budget limité, les architectes de l'immobilier de luxe peuvent effectuer des recherches approfondies et s'efforcer de se différencier. Les matériaux rares ne doivent pas être négligés. Selon Charly Wittock, les clients fortunés lui permettent de se concentrer sur tous les détails et d'engager les meilleurs artisans. Il est encouragé par les opportunités de façonner des projets uniques.

La possibilité de se concentrer sur tous les détails procure aux architectes une réelle satisfaction. Bruno Erpicum prend plaisir à présenter la particularité de chaque projet, par exemple en ce qui concerne les matériaux, la performance énergétique ou la domotique.

Ces architectes sont très demandés, malgré la diminution du nombre de terrains à bâtir. Marc Corbiau confirme que la grande capacité des clients fortunés leur donne toutes les chances, tandis que Charly Wittock objecte que la communication favorise la demande.

Les maisons individuelles ne représentent plus le seul revenu des architectes. Le marché de l'immobilier de luxe évolue car les propriétaires individuels ont de plus en plus de mal à obtenir des permis de construire. Les promoteurs s'adressent de plus en plus à eux pour des projets prestigieux de grands immeubles ou d'appartements. Leur avenir reste prometteur.