Portals, Portals Nous, Îles Baléares, Espagne
Partial sea view apartment in walking distance to Portals Harbour
798 000 €
- 3 Chambres à coucher2 Salles de bains
Multi-entrepreneur Sir Richard Branson
À l’occasion de l’ouverture de son hôtel-boutique Son Bunyola, sir Richard Branson en personne recevait à Majorque. 24 heures aux côtés de l’infatigable fondateur de Virgin, multi-entrepreneur et aventurier intrépide qui emploie plus de 30 000 personnes dans 30 pays et ne renonce pas à rendre le monde meilleur..
Le soleil brûle sous le ciel majorquin et malgré le moteur électrique de mon vélo, je commence à bien transpirer. Haletante, j’essaie de suivre l’homme qui devient de plus en plus petit devant moi et fonce à travers le paysage vallonné comme si la gravité n’avait aucun effet sur lui : sir Richard Branson ! Dans deux jours, son entreprise Virgin Galactic lancera les premiers vols commerciaux dans l’espace. Et Jennifer Lopez vient d’être recrutée comme Chief Celebrations Officer de la nouvelle ligne Virgin Cruise Ship, réservée aux adultes. Mais malgré son agenda bien rempli, le multientrepreneur âgé de 73 ans s’est rendu à Majorque afin d’inaugurer en personne son nouveau projet. En pleine forme et débordant d’enthousiasme, la première chose qu’il a faite après avoir atterri, a été de plonger dans la piscine de 28 mètres de l’hôtel et de nager quelques longueurs, avant de proposer spontanément de faire un petit tour en vélo autour de son nouveau bébé : l’hôtel-boutique Son Bunyola qui compte 26 chambres et trois villas, surla côte ouest de Majorque près de Banyalbufar, au pied de la pittoresque serra de Tramuntana, entouré de 15 000 vieux oliviers, sur un tronçon de côte inconstructible.
« Il y a plus de 25 ans, je suis venu ici pour la première fois et j’ai visité ce domaine exceptionnel », raconte Richard Branson, lorsque, après le tour en vélo, nous nous retrouvons face au soleil couchant sur la terrasse pour une interview. Nos regards se perdent dans l’immensité bleue de la Méditerranée qui scintille au soleil. Rien que pour cette vue, le voyage a valu la peine !
À l’époque où Richard Branson a acheté le domaine, il était déjà propriétaire d’un petit hôtel de luxe à Majorque. En 1987, il avait transformé une ruine près de Deià en un hôtel cinq étoiles nommé La Residencia qui est aujourd’hui exploité par le groupe Belmond. « À l’origine, j’étais venu à Majorque parce que je courrais après un amour perdu », poursuit-il son récit en souriant, « c’était il y a très, très longtemps, quand j’étais un jeune homme d’une vingtaine d’années. La femme avec laquelle je partageais ma vie à l’époque et que j’aimais énormément, était partie vivre à Majorque avec un autre. Même si je ne suis pas parvenu à la récupérer, un jour, elle m’a appelé pour me parler d’un lieu extraordinaire. C’est là que j’ai ouvert La Residencia quelque temps plus tard. »
L’histoire de Son Bunyola est encore plus fascinante et typique de toutes les entreprises dans lesquelles Richard Branson se lance. Elles sont toutes marquées par un facteur commun : l’homme qui se cache derrière n’est pas du genre à abandonner. Après avoir acquis ce vaste domaine en 1994, sir Richard tente pendant plusieurs années de le développer – en vain.
Se voyant refuser toutes les demandes de permis de construire nécessaires à son projet, il finit par le revendre en 2002. Il se concentre alors sur le développement de son groupe Virgin Hotels, présent dans le monde entier, et, en parallèle, sur celui de la Virgin Limited Edition, une collection plus exclusive de maisons dans les Caraïbes, en Afrique du Sud et en Suisse.
En 2015, l’acheteur de Son Bunyola lui offre de racheter le domaine de 520 hectares au prix auquel il le lui a vendu. Richard Branson accepte, sachant que le gouvernement de Majorque soutient désormais les projets d’hôtels élégants etdurables. À présent que les autorités coopèrent, la partie administrative pour cette seconde tentative de rénovation se déroule avec une rapidité qui tient presque du record.
Comment vous sentez-vous après avoir, au bout de tant d’année, réussi à atteindre deux objectifs qui semblaient impossibles ? D’une part, la création de votre propre société de navigation spatiale et d’autre part, l’heureuse issue de ce projet qui vous tenait tant à coeur ?
(Richard Branson rit, réfléchit, puis répond d’un ton sérieux :) C’est assez prodigieux. Il y a 25 ans, nous avons commencé à planifier ce projet hôtelier et c’est également à cette époque que nous avons lancé nos premiers vols avec Virgin Galactic, notre compagnie aérienne spatiale. Quand j’ai parcouru le terrain hier, j’ai éprouvé une euphorie semblable à celle que j’ai ressentie il y a quelques mois, quand j’ai été en apesanteur dans l’espace pour la première fois. C’est bouleversant de voir ce rêve devenir réalité.
Un rêve parmi tant d’autres que vous avez réalisés. Pouvez-vous décrire la sensation d’être en apesanteur dans l’espace – pour la première fois ?
Cette journée a été la plus excitante de ma vie, l’aboutissement d’un rêve. Mes enfants étaient présents, mes petits-enfants aussi et curieusement, à aucun moment je n’ai eu peur. Je voulais savourer chaque instant de cette journée si spéciale – chaque sensation extrême, jusqu’à la vitesse de 3 500 miles par heure. Puis, soudain, le vrombissement s’arrête, on flotte dans le merveilleux silence de l’espace et on regarde la Terre. À ce moment-là, j’ai pensé que j’allais sûrement me réveiller d’un moment à l’autre et constater que ce n’était qu’un fabuleux rêve.
Les aventures risquées sont un peu votre spécialité, pourrait-on dire. Que répondez-vous aux critiques qui aiment souligner le danger qu’impliquent de telles entreprises ?
Ma devise a toujours été : les braves ne vivent peut-être pas vieux, mais les prudents ne vivent pas du tout ! Il ne faut pas oublier que le monde a besoin de pionniers. Car, plus il y a de missions spatiales ou d’explorations des fonds marins, plus on apprend. Ces expériences sont le seul moyen de rendre le monde plus sûr. Celles et ceux qui font ce genre de choses pour la première ou la deuxième fois, ont la mission de faire avancer le monde. Même si cela implique fatalement des sacrifices.
Joan Templeman, son épouse depuis près de 50 ans, et ses enfants – sa fille Holly et son fils Sam – ont dû endurer beaucoup de choses et ont souvent eu peur pour leur époux et père avide d’aventure. Promu au poste de Chief Purpose and Vision Officer, Holly devient de plus en plus le visage du groupe Virgin. Sam est musicien et cinéaste. Les cinq petits-enfants de Richard Branson (âgés entre 3 et 7 ans) comptent également beaucoup dans sa vie. Son compte Instagram, suivi par près de cinq millions de personnes, laisse percevoir à quel point l’homme d’affaires est proche de sa famille. Lorsque nous évoquons ses petits- enfants, Richard Branson rit et sort son portable pour me faire écouter, tout fier, les messages vocaux qu’il échange quotidiennement avec eux.
La personne ayant eu la plus grande influence sur sa vie, son goût du risque et son esprit d’entreprise, il semble cependant que ce soit sa mère, Eve. Elle est décédée en janvier 2021, à 96 ans, des suites de la Covid. De son vivant, elle a encouragé chacune de ses idées commerciales ou d’aventure nouvelle avec enthousiasme. Dans le nouveau documentaire HBO sur la vie de Richard Branson, la ressemblance physique entre mère et fils saute aux yeux. Le choix du titre du documentaire, BRANSON, contrarie beaucoup l’entrepreneur : « Quel titre ennuyeux ! J’aurais aimé que le film soit intitulé Le fils d’Eve. » Ce n’est pas par hasard que le premier vaisseau-mère de Virgin Galactic s’appelle VMS Eve. « Ma mère a été quand elle était jeune à la tête d’une petite entreprise très dynamique. Dans beaucoup de familles, c’est plutôt le père qui influence le fils, mais dans mon cas, c’est clairement ma mère qui a déteint sur moi, toujours pleine de vigueur et de curiosité. Elle a également toujours fait preuve de beaucoup d’amour et de compréhension face à ma dyslexie. Dans mon enfance, quand mon courage était mis à l’épreuve, elle était toujours là pour m’encourager. Elle m’a même soutenu quand j’ai voulu quitter l’école à 15 ans parce que j’étais un cas désespéré. Je me souviens que je me promenais dans le jardin avec ma mère et mon père et qu’elle m’a simplement dit : « Tu sais ce que tu vas faire. »
Même quand son fils fait le tour du monde en montgolfière, on voit bien dans le documentaire que cette ancienne hôtesse de l’air brûle de monter à bord avec lui. Richard Branson : « Je pense que le tour du monde en montgolfière a été l’aventure la plus risquée de ma vie jusqu’ici. Personne n’y était arrivé avant nous. Car la montgolfière s’envole là où le vent la pousse. On ne contrôle rien. Les nuages et les tempêtes peuvent la déchiqueter. J’étais jeune et téméraire. On est venu nous sortir de la mer quatre ou cinq fois. Mais nous avons réussi. Nous avons été les premiers à traverser l’Atlantique, puis les premiers aussi à franchir le Pacifique. Pour cela nous sommes partis du Japon et nous avions l’intention de voler jusqu’à Los Angeles. Mais nous avons dévié de 3 218 miles et nous avons atterri dans l’Arctique. Cela montre bien la nature imprévisible d’un tel voyage ! La navigation spatiale est beaucoup plus sûre. Cela fait 20 ans que nous investissons dans la construction de nos vaisseaux et au cours de ce processus, nous avons appris quels étaient les obstacles et failles que nous pouvions rencontrer. »
Vous êtes un entrepreneur au sens littéral du terme. En l’an 2000, vous avez été distingué par la reine d’Angleterre pour cela. À ce jour, vous avez entre autres fondé une maison de disques, une compagnie aérienne, une chaîne de radio, puis vous vous êtes lancé dans le secteur hôtelier, dans l’aéronautique et, plus récemment, dans les croisières. Comment parvient-on à réaliser tant de projets de grande envergure ?
Mon crédo c’est : « Fais-le ! » Je suis très curieux par nature. J’aime apprendre, créer et m’entourer de personnes qui sont meilleures que moi. Je veux toujours créer ce qu’il y a de mieux, que ce soit le meilleur hôtel, la meilleure entreprise ferroviaire ou la meilleure boîte de production cinématographique. C’est plus facile à dire qu’à faire. J’ai commencé avec une chaîne d’une valeur de 200 livres sterling que ma mère m’avait donnée en guise de capital de départ. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il est possible de gravir les échelons, même si on n’a pas d’argent. J’étais un jeune gars dyslexique qui avait abandonné l’école à 15 ans, sans argent et qui survivait comme il le pouvait. On peut faire de grandes choses si on trouve le moyen de se procurer par avance les fonds nécessaires à la réalisation de ses projets. J’ai appris de mes erreurs et j’ai très souvent été au bord de la faillite. Mais j’ai persévéré. Si tu ne tentes rien, tu ne réussiras pas, c’est sûr ! Donc : Ose, essaie d’abord des choses à une petite échelle et amuse-toi en chemin !
Vous avez 73 ans. Mais quand on passe du temps avec vous, on sent l’énergie bouillonnante d’un enfant. Est-ce que c’est également là que réside le secret de votre succès, d’avoir toujours gardé votre âme d’enfant ?
Il ne faut jamais se prendre trop au sérieux ! J’adore le 1er avril. J’ai fait quelques poissons d’avril très drôles. Une fois, j’ai survolé Londres en soucoupe volante. Quand nous avons atterri sur un champ aux abords de Gatwick, un bobby nous attendait, matraque à la main. Et comme dans E. T., la porte s’est ouverte tout doucement, de la glace sèche s’est évaporée et une personne de petite taille est sortie la première. En sortant, j’ai été arrêté pour avoir gaspillé le temps de la police – c’était génial ! (Puis, prenant un air plus pensif, il ajoute :)
Parfois le matin dans mon lit je me dis bien que ma vie est comme un rêve incroyable ! J’ai conscience de la chance que j’ai de vivre cette vie remplie de tant d’expériences merveilleuses et d’aventures dont je suis toujours revenu sain et sauf. Tout ne m’a pas réussi mais je suis toujours marié à la même femme – depuis 45 ans !
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